SafeWay, pour ne pas croiser le chemin du Covid

Innovation
le  3 juin 2020
Tandis que les applications de tracking visant à limiter la propagation du coronavirus se démocratisent, Ian Page, étudiant aux Arts et Métiers Cluny, en collaboration avec Nicolas Salenc, de l’École Technique Supérieure du Canada et Nathis Côte et Hoël Jalmin, étudiants à Polytech Grenoble, ont mis au point un dispositif simple et peu coûteux pour faciliter la distanciation sociale en s’appuyant sur le système de tracking des applications smartphone, et protégeant les données privées.
Au départ : le constat que seulement 80% de la population est équipée de smartphones, que les personnes les plus exposées (SDF, personnes âgées ou handicapées….) n’en sont justement pas pourvues et que la confidentialité des données est un frein au développement de ces technologies. Convaincus de l’intérêt d’une plus grande couverture de la population pour prévenir la dissémination du virus grâce à un modèle épidémiologique réalisé par un chercheur de l’Inria, nos trois futurs ingénieurs ont imaginé un dispositif plus simple pouvant être proposé en complément des applications smartphone. En quelques semaines, ils ont mis au point un prototype de boîtier permettant d'échanger des informations en Bluetooth, soit avec d’autres boîtiers similaires, soit avec une application mobile de tracking compatible dans un rayon de quelques mètres.

Avec SafeWay, les informations sont stockées exclusivement en local sur une carte micro SD dans le boîtier. En passant à proximité d’un usager qui s’est déclaré à risque, le système émet une alarme. Cette solution, fiable et neutre, permettrait de continuer à vivre en communauté en minimisant les risques. "Plus que dans la population générale, nous envisageons d’implanter notre dispositif dans des entreprises ou des musées pour faire respecter la distanciation sociale" explique Nathis Côte. Le prototype, réalisé avec du matériel commercial pour une vingtaine d’euros, sera amené à évoluer par la suite vers un format de type montre connectée.

Les ingénieurs en herbe ont déjà été contactés par plusieurs entreprises. "En ce moment, nous sommes en partenariat avec une entreprise brésilienne de RFID, qui souhaite industrialiser notre prototype. Parallèlement, nous espérons pouvoir tester notre produit à l'échelle d'un musée ou d'une entreprise de la région grenobloise, et sommes à la recherche d’opportunités en ce sens". A bon entendeur !

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Publié le  3 juin 2020
Mis à jour le  3 juin 2020