Aniss, étudiant à Grenoble INP - Phelma : "le confinement est une expérience très formatrice"
le 30 mars 2020
Confinés depuis le 17 mars 2020, les étudiants et personnels de Grenoble INP poursuivent leurs activités à distance. Un premier témoignage, celui d'Aniss, élève en 2e année à Grenoble INP – Phelma, qui partage son ressenti sur cette
expérience exceptionnelle.
Bonjour, peux-tu nous dire comment tu t'organises face à cette situation ?
Je reste dans mon appartement à Grenoble pendant cette période de confinement et ce, pour plusieurs raisons. Le covid-19 est une maladie très contagieuse, et quand bien même on adopterait les gestes barrière, le risque de transmission et/ou de contamination zéro n'existe pas, il vaut donc mieux limiter fortement les déplacements. Je n'ai aucun impératif majeur qui me pousse hors de chez moi. Par ailleurs, on sait aujourd'hui qu'il existe des porteurs sains du coronavirus, des gens qui sont atteints de la maladie, et qui ne développent aucun symptôme et sont en très bonne santé. Si j'en fais partie, il vaut mieux éviter de contaminer mon entourage, et ma famille.
J'essaye de profiter au maximum de ce confinement pour garder une bonne hygiène de vie : je dors suffisamment, j'essaye de cuisiner des plats équilibrés, je pense que c'est très important car en tant qu'étudiant on a souvent l'habitude de manger dehors, notamment dans les fast food et ce n'est pas forcément très sain. Je fais également beaucoup de sport, il y a des exercices de musculation et de cardio qui sont faisables avec très peu de moyens, chez soi, pas besoin d'avoir du gros matériel. Je sors également tous les jours pour faire un jogging d'une heure, dans la limite de ce qui est autorisé par les autorités, bien-sûr.
Nous devons, tous et toutes, être mobilisés en cette période de confinement et de crise sanitaire, et adopter des gestes citoyens. Je demande donc très régulièrement après mes amis, et ma famille, pour m'assurer qu'ils ne manquent de rien d'indispensable. J'ai également proposé mon aide aux personnes âgées de mon immeuble, pour faire leurs courses ou leur apporter les médicaments dont ils ont besoin. Je me suis inscrit sur les plateformes de solidarité nationale : jeveuxaider.gouv.fr et enpremiereligne.fr. Ainsi, je suis disponible pour venir en aide au personnel médical de notre pays.
Et au niveau des études ?
Évidemment, mettre en place un système d'enseignement à distance n'est pas simple, ce n'est pas comme cela que l'éducation et la formation ont pour habitude de fonctionner en France. Il faut du temps, beaucoup d'indulgence (envers le personnel administratif et pédagogique, mais il faut également être indulgent envers soi-même) et de communication.
Les professeurs font ce qu'ils peuvent pour mettre à notre disposition le cours, des TD avec les corrections, des DM, des vidéos en direct ou qui peuvent être visionnées à n'importe quel moment. Il faut également accepter que notre travail, en ce moment, ne peut être parfait, puisqu'on ne peut bénéficier des documents de la bibliothèque, des logiciels qui ne sont accessibles que sur le site de l'école... Chacun fait avec les moyens à disposition pour faire au mieux, et je pense que c'est une expérience qui est très bénéfique et formatrice sur le plan humain. Il faut savoir s'adapter. Je suis donc attentivement les conseils des professeurs, je fais le travail qu'ils demandent dans les délais et surtout je prends l'initiative moi-même de travailler d'autres cours ou de faire des exercices sur internet. Cela peut bien fonctionner aussi.
Comme beaucoup de jeunes dans ce pays, je suis attaché au présentiel, et c'est en cette période de confinement que l'on réalise vraiment la chance et l'opportunité que l'on a de pouvoir nous rendre à l'école, rencontrer un enseignant, apprendre des choses en direct, profiter de l'instant pour découvrir, poser des questions, faire des erreurs, vivre en communauté. Ce sont des choses que l'on considère souvent comme acquises, alors que malheureusement, au regard de plusieurs centaines de millions de jeunes en Afrique ou en Asie, c'est un privilège. Je souhaite donc que la situation retrouve son cours normal, pour que l'on puisse à nouveau aller rencontrer les autres et vivre ensemble, en toute liberté.
Publié le 1 avril 2020
Mis à jour le 1 avril 2020
Mis à jour le 1 avril 2020