Oumou Dembele, étudiante en mathématiques : "Je suis restée dans ma résidence"

le  4 mai 2020
Oumou Dembele est étudiante en première année de licence "Informatique, mathématiques et applications". Elle fait partie des 2100 étudiants restés dans les résidences du Crous Grenoble Alpes. Elle nous raconte son quotidien.
Étudiante étrangère, à l'annonce du confinement, Oumou ne rentre pas au Mali et reste confinée dans sa chambre : "l'idée de retourner dans mon pays ou d'aller chez ma sœur n'était pas la bonne pour moi, au risque de m'exposer au virus ou de mettre la vie d'autres personnes en danger".

Pour s'adapter à la situation, Oumou a tout de même "changé de planning de travail pour le rendre conforme à la situation". Comme de nombreux étudiants, elle utilise les cours à distance pour la première fois : "ce qui a été le plus difficile pour moi c'est les cours en ligne qui étaient une première expérience, et au début j'ai eu beaucoup de mal à comprendre comment ça fonctionnait, pour certaines matières je n'avais pas d'information, ça me stressait beaucoup". Les cours, en présence de ses camarades et de ses professeurs lui manquent mais Oumou garde le moral en maintenant le contact avec ses amis par Whatsapp et en passant plus de temps avec sa famille au téléphone.

La vie en résidence universitaire


Dans la résidence de l'étudiante, "beaucoup d'étudiants sont rentrés chez leur famille, on est moins nombreux ». Les cuisines sont collectives, « une seule cuisine sur deux est ouverte pour que le nettoyage des cuisines soit le plus efficace possible et il nous est demandé d’éviter les rassemblements et de respecter les gestes barrières, du coup nous gardons les distances nécessaires ".

Seuls dans leur logement universitaire, les étudiants doivent redoubler d'imagination pour passer le temps et combattre l'isolement. "Je suis une personne qui de base n'aime pas trop sortir, pendant les deux premières semaines de confinement je n'ai eu aucun mal mais pendant la troisième semaine du confinement j'ai commencé à sentir un vide et le manque de ne pas pouvoir sortir. Alors je me suis fait un nouveau planning dans lequel je fais du sport dans ma chambre, j'essaie d'apprendre l'arabe et je regarde souvent des vidéos de motivation, je consacre aussi plus de temps à cuisiner – chose que je ne faisais pas avant".

L'étudiante compose aussi de la musique, qu'elle partage avec ses voisins chaque soir pendant 10 minutes "en espérant leur faire passer un petit moment hors du commun et de la routine". Découvrez son titre Reconnaissance :



Après le confinement, Oumou aurait aimé rejoindre sa famille au Mali ou sa sœur qui vit à Nice, mais l'étudiante reste prudente : "la fin du confinement ne signifie pas la fin de la pandémie donc il faudra tout de même prendre ses distances quelques temps après le confinement".
Publié le  4 mai 2020
Mis à jour le  7 mai 2020