Reia Anquet, enseignante d'anglais à Sciences Po Grenoble et doctorante en politiques environnementales des peuples autochtones (ILCEA4)

le  12 mai 2020
Reia Anquet, PRCE d'anglais à Sciences Po Grenoble et Doctorante en politiques environnementales des peuples autochtones (ILCEA4), évoque les difficultés quotidiennes dans le maintien du lien avec les étudiants et les collègues, mais également les astuces utiles pour continuer à être organisée et productive

Quel est votre ressenti sur cette situation de confinement ?

Mes sentiments changent constamment. Un jour, je ressens de l'espoir pour l'avenir et le fait que tous les changements positifs que nous avons dû apporter pour cet enfermement deviendront la norme. Un autre jour, j'entends parler des expériences difficiles que les étudiants et les collègues ont vécues pendant cette épidémie, et je me sens à nouveau assez déprimée.

Qu'est-ce qui a changé dans votre façon de travailler depuis le confinement ?

Le plus difficile est de garder la motivation d'être rigoureux et d'avoir des objectifs pour la journée. Sinon, vous pouvez passer votre journée à faire la lessive, à cuisiner pour votre ménage, puis tard dans la nuit à essayer de rattraper le retard pris dans le travail.

Comment maintenez-vous le lien avec vos collègues ?

Nous avons souvent des téléconférences pour le travail. Et nous nous appelons aussi au téléphone. Cela a été une très chouette partie de l'enfermement. Nous n'avons pas le temps de faire cela autant d'habitude, car nous enseignons beaucoup.

Qu'est-ce qui est le plus difficile ?

Maîtriser ce sentiment d'impuissance. Et ne pas savoir si vous faites une différence. En tant qu'enseignant dans une classe, vous avez une réaction directe de la part des étudiants à qui vous enseignez. Peu d'élèves ont pu participer à des téléformations car ils n'ont pas accès à l'internet. Cela a été difficile - pour eux et pour nous.

Qu'est-ce qui vous manque le plus ?

Le contact avec les étudiants et les collègues. Et ne pas savoir si je reverrai un jour ma famille en Australie…

Vos petits trucs pour être mieux organisé ?

Des listes. Et j'ai un ami qui est mon « accountability buddy ». Nous nous appelons chaque jour pour voir ce que nous avons réalisé la veille et ce que nous allons faire ce jour-là. C'est très motivant.

Comment parvenez-vous à compartimenter vie professionnelle et vie personnelle puisque tout se joue dans un même espace ?

Je n’arrive pas de les séparer.

Comment faites-vous pour vous détendre ?

L’exercice. La méditation. Je parle avec mes amis.

La première chose que vous avez fait, une fois le confinement terminé ?

Aller courir à côté de l’Isère. La béatitude et la liberté à l'état pur.
Publié le  12 mai 2020
Mis à jour le  12 mai 2020